Le pépiniériste viticole

Un métier encore trop méconnu et déterminant pour toute la vie d’une vigne.

Le congrès annuel de la Fédération Française des Pépiniéristes Viticoles vient de se tenir le 19 octobre 2011 à Aix les Bains.

C’est l’occasion pour mettre au devant de l’actualité un métier essentiel de la filière vitivinicole ; les pépiniéristes représentent en nombre une petite minorité de professionnels qui a du mal à se faire connaître face à une majorité d’utilisateurs de leurs produits ; ils souhaitent faire redécouvrir leur métier au monde viticole.

L’invasion du Phylloxéra et la généralisation du greffage a bouleversé la conduite du vignoble ; il y a une génération certains viticulteurs réalisaient encore eux-mêmes en France leur greffage dans les régions au climat le plus chaud(exemple en Roussillon la greffe sur place appelée Cadillac) ;aujourd’hui ce travail est confié à des entreprises spécialisées :les pépiniéristes.

Cette profession a eu tendance à se concentrer au cours des années ;de nos jours il reste environ 600 cartes professionnelles délivrée par FranceAgriMer qui est l’organisme officiel de tutelle chargé du contrôle. La majorité des pépiniéristes sont également viticulteurs.

Sur le plan technique il y a plusieurs tâches et chaque entreprise peut cumuler une partie ou la totalité de celles-ci :

  • Culture de vignes-mères de porte-greffe pour la confection de boutures greffables (essentiellement dans le midi).
  • Culture de vignes-mères de greffons (dans l’ensemble du vignoble en France ou même à l’étranger; souvent chez un viticulteur sous contrat avec le pépiniériste).
  • Production de racinés de porte-greffe (pour greffage sur place rare de nos jours).
  • Production de plants greffés-soudés (deux produits : plants en pots qui seront plantés directement l’année même du greffage ou plants racinés qui seront plantés un an après le greffage après passage en pépinière).

Cette dernière activité est la plus importante et la plus élaborée techniquement ; c’est celle qui mobilise tout le savoir-faire et l’énergie créative du pépiniériste.

Sur le plan économique la profession a souffert de la crise viticole au cours du début des années 2000 ; elle a été relancée par les opérations de restructuration du vignoble financées par l’Union Européenne, ainsi que par les nécessités de mise en conformité avec les cahiers des charges des AOC.

Depuis de nombreuses années la profession veut faire comprendre à la viticulture sa difficulté à anticiper la demande dans les différentes catégories de cépages et le couple cépage/porte-greffe ;en effet on greffe l’année N pour planter l’année N+1 ;il faut un an et demi pour faire un plant de vigne et le taux de réussite en pépinière varie selon les années. La profession demande à être mieux associée aux orientations stratégiques de la filière vitivinicole afin de mieux répondre à la demande de leurs clients.

Sur le plan recherche et formation la profession met en avant plusieurs aspects :

La mise à disposition de terrains pour l’implantation des vignes mères est un souci permanent ;en effet l’idéal ce sont des sols sains exempts de risque de maladies à virus c’est-à-dire des parcelle vierges de vigne depuis au moins 12 ans.

Les plus belles réussites de plantation se situent précocement à partir de l’automne ;les pépiniéristes souhaitent que les plantations soient étalées durant l’hiver pour éviter leur concentration au printemps et parfois plus tard avec les risques d’échec au fur et à mesure de l’avancement de la saison(notons que les entreprises de pépinière assurent souvent elles-mêmes les plantation pour leurs clients).

La profession demande que le métier soit enseigné aux jeunes :il n’existe pas encore de module de formation dans les écoles d’agriculture.

Avec la distribution de ses plants la profession participe à la diffusion de la marque ENTAV-INRA (du nom des deux organismes de sélection Français) utilisée sur plus des trois quart des plants vendus en France et à l’étranger ; les royalties sont réglées moitié par la pépinière moitié par la viticulture (8€ pour 1000 plants).

Le traitement des plants à l’eau chaude contre la Flavescence Dorée voire des maladies du bois se fait en lien étroit avec les pépiniéristes.

Enfin la profession se projette dans le futur en collaborant à la recherche variétale Française et la connaissance génétique des cépages à travers le projet VITI-NEXT qui rassemble des chercheurs dans de nombreuses disciplines.

Sur le plan de la réglementation et des contrôles l’organisme de tutelle est FranceAgriMer qui est chargé du contrôle externe ;de plus en plus d’entreprises de pépinières pratiquent l’autocontrôle en éditant elles-mêmes leurs étiquettes.

Pour plus d’informations se reporter au site de « Vitisphére » aux dates des 31 octobre et 2 novembre 2011.

Le site de FranceAgriMer donne dans le détail des statistiques de la profession(les chiffres de la profession viticole……..plants de vigne………données statistiques 2010).

Les explications techniques sont sur le site « Onivins »(espace professionnel……plants de vigne).

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